Solidarité
- Publié le 26 février 2021

Lyon rejoint le réseau ICORN

Le vendredi 26 février, la Ville de Lyon a rejoint ICORN, réseau international des « villes refuges », créé en 2006 en Norvège pour accueillir pendant deux ans des écrivains, journalistes, défenseurs des droits humains et artistes menacés dans leur pays d’origine.

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Dans de nombreux pays du monde, des gouvernements ou des groupes non-étatiques menacent de mort des citoyens pour leur art, leurs actes ou leurs idées. La seule issue, parfois, est l’exil, temporaire ou définitif. Pour eux, par solidarité internationale, 75 collectivités locales à travers le monde s’engagent à devenir des « villes refuge » en accueillant ces demandeurs d’asile sur une période définie, pour leur permettre de reprendre pied.

Naissance d’un réseau de solidarité

Le projet naît en 1993, lorsque 300 écrivains du monde entier s’inquiètent du sort des journalistes algériens assassinés par les islamistes en plein décennie noire. En juin 1994, le Parlement International des Ecrivains est créé, avec comme premier président Salman Rushdie, lui-même contraint à la clandestinité suite à la publication des Versets sataniques en 1988.

Dissoute face à des difficultés organisationnelles, cette structure laisse sa place en 2006 à un réseau plus structuré qui émerge en Norvège : ICORN (International Cities of Refuge Network). Depuis cette date, plus de 200 artistes, journalistes, poètes, rappeurs ou défenseurs des droits ont bénéficié d’un accueil dans une ville refuge. Les résidences ICORN leurs permettent de nouer des contacts et de découvrir leurs pairs, dans des villes engagées pour la liberté d’opinion. En 2015, deux personnalités qui ont bénéficié d’un « refuge » ICORN à Göteborg (Suède) et à Barcelone (Espagne) ont reçu le Prix Nobel : celui de littérature pour la journaliste d’investigation biélorusse Svetlana Alexievitch et le Prix Nobel de la Paix pour Sihem Bensedrine, co-fondatrice de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme. Elles ont depuis regagné leurs pays.

Une ville refuge ?

La Ville de Lyon souhaite pouvoir accueillir dès 2021 un.e premier.e journaliste, écrivain, artiste ou défenseur des droits. Un travail avec l’ensemble des acteurs associatifs, les services de la Ville de Lyon et la Préfecture a été engagé. Devenir « ville refuge » implique d’offrir un « abri » à la personne accueillie pendant deux ans : logement, allocation mensuelle, soutien social et administratif.

L’autre enjeu de ces résidences est de permettre au professionnel de reprendre son activité, créer, écrire ou enquêter dans des conditions décentes. La ville refuge s’engage également à mettre la personne accueillie en lien avec les institutions culturelles, organes de presse ou structures de défense des droits au niveau local.L’organisation ICORN soutient la participation des écrivains à des manifestations littéraires nationales et internationales.

Lyon devient la troisième ville française à rejoindre ce réseau, après Paris (2011) et Poitiers (2018). Elle renoue ainsi avec une grande tradition humaniste, et un engagement fort pour les libertés fondamentales que sont les libertés d’expression et d’opinion.

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