Une promenade portera désormais le nom d’Annie et Régis Neyret dans le Vieux Lyon
Nadine Georgel, Maire de Lyon 5, a présenté aujourd’hui une délibération en Conseil Municipal afin d’inscrire les noms d’Annie et Régis Neyret dans un lieu du 5e. Une manière de rendre hommage à ce couple animé d’une vision de la valorisation du patrimoine qui plaçait « les hommes avant les pierres ».
Ce devoir de mémoire s’écrit donc dans la partie haute du quai de Bondy, entre le pont la Feuillée et l’esplanade François Renaud, devant l’ancien palais de justice, qui est un espace de déambulation en bord de Saône et accueille notamment le Marché de la Création.
Cette promenade a été choisie en accord avec Renaissance du Vieux-Lyon – association présidée par Régis Neyret dans les années 1960, et dont bien des membres ont été des compagnons de route mais aussi souvent des amis du couple.
Annie et Régis garderont ainsi un œil bienveillant empreint de « lyonnitude » sur le Vieux-Lyon. Eux qui ont tant œuvré pour le « garder sauf et vivant » en évitant qu’il ne soit éventré et bétonné pour y faire passer le projet autoroutier de Louis Pradel en 1959. Ce combat contre le primat de la voiture en ville lui valut à l’époque le qualificatif de « jésuite vert ».
Animés de l’énergie des passionnés, Annie et Régis seront moteur dans le choix du Vieux-Lyon comme premier Secteur sauvegardé de France en 1964 avec la loi André Malraux. Puis en 1998, quand l’Unesco inscrit le Site historique de Lyon sur la liste du Patrimoine mondial de l’humanité, c’est à la fois une consécration et une institutionnalisation dont le couple se méfiait un peu.
Pendant des décennies, Annie et Régis Neyret se sont battus pour un Vieux-Lyon non seulement remarquable mais aussi humain, valorisé pour son architecture comme pour la qualité de vie de ses habitants.
Ils ont eu, très tôt, la conviction que le passé n’existe que parmi les vivants et que la vocation du patrimoine est aussi de relier les groupes humains entre eux, au-delà de leurs origines sociales ou culturelles.
Comme le montre l’exposition actuelle Matrimoine du 5e sur les grilles du parc de la Mairie du 5e, Annie Neyret - au risque de déplaire, n’hésitait pas à affirmer :
« Une certaine bourgeoisie me désole quand elle croit que certaines architectures sont le privilège d'une société particulière. Comme si un prolétaire n'était pas à même de ressentir du plaisir sous des plafonds à la française ».
Nourris d’humanisme et d’amour des arts, ils ont de Lyon la vision d’une ville authentiquement internationale, du patrimoine et de la culture une approche vivante et ouverte comme en témoignent les nombreuses publications de Régis Neyret, notamment Patrimoine Rhonalpin, Résonances lyonnaises ou ses colonnes dans Lyon Capitale. Le journalisme et l’édition ayant également été une passion.
En accord avec les familles, avec l’association Renaissance du Vieux-Lyon, avec le Conseil d’arrondissement du 5e - qui a voté à l’unanimité cette délibération le 11 mars dernier - et avec les lyonnaises et lyonnais attachées au patrimoine de notre ville, la dénomination suivante a été proposée : « Promenade Annie Neyret (1929-2019) et Régis Neyret (1927-2019) : passeurs de patrimoine »
La délibération a été adoptée à l'unanimité.