Destiné à la réhabilitation, l’immeuble s'est offert une transition artistique du 2 juin au 29 juillet au cours de laquelle il a été livré à l’irruption et à l’effervescence créative de chaque intervenant qui a produit in situ sans autres contraintes formelles et techniques que celles qu’impose le bâtiment.

En faisant entrer la rue toute entière dans l’espace d’exposition d’une part, et en choisissant d’autre part un site essentiellement défini par son état transitoire entre abandon et restructuration, la scénographie propose un bord d’attaque original lui permettant de réinvestir cette question tout en rendant hommage au caractère envahissant, impertinent et radical de la street culture.

Zoo ?

Emprunté à l’argot américain et qualifiant un lieu de chaos et de désordre, ce “zoo” nous renvoie tant à l’idée de ménagerie qu’à un contexte de jungle urbaine et au caractère éminemment instinctif, sauvage et foisonnant de pratiques artistiques et culturelles qui, depuis le milieu des années 70, auront marqué la rue, les terrains vagues, les corps et les esprits de leur empreinte tout en influençant l’ensemble des arts visuels, graphiques ou musicaux sans pourtant se laisser totalement mettre en cage et acclimater par les cultures dominantes et mainstream.