Culture
- Publié le 5 juillet 2021

100 ans du Musée Gadagne : discours de Nadine Georgel, Maire de Lyon 5e

Le Musée Gadagne a fêté ses 100 ans ce week-end ! Nadine Georgel, Maire du 5e, a été invitée à dire quelques mots pour cet anniversaire particulier.

Contenu

Monsieur le Député,

Madame l’adjointe au Maire de Lyon,

Monsieur le directeur des musées Gadagne,

Mesdames et Messieurs les représentants des institutions culturelles et partenaires,

Mesdames et Messieurs,

C’est un plaisir et une fierté pour moi, en tant que maire du 5e arrondissement, de pouvoir prononcer ces quelques mots pour le centenaire de cette formidable institution.

« Riche comme Gadagne » disait un dicton lyonnais de la Renaissance. C’était bien sûr une référence à cette famille de marchands et banquiers d’origine florentine qui a donné son nom à l’édifice.

Mais nous pourrions actualiser ce diton : riche comme les musées Gadagne, riche de culture, de patrimoines, de découvertes, d’ouverture sur le monde.

c’est bien sur deux musées, un musée de l’histoire de Lyon qui se renouvelle continuellement, et un musée des Arts de la Marionnette qui fait référence, d’autant plus après une refonte réussie du parcours muséographique il y a quelques années.

Mais Gadagne, c’est aussi l’Histoire de Lyon et l’histoire des Lyonnaises et Lyonnais dont sont gorgées les pierres qui nous entourent. Ce sont plus de 2000 ans d’un millefeuille d’activités humaines, toujours tournées vers l’autre, vers l’extérieur, vers l’ailleurs.

Cette coloration commerciale du lieu a toujours été liée à une grande ouverture humaniste, à l’image du Vieux Lyon.

Je pense notamment à une femme, que nous avons mise à l’honneur dans le cadre de notre exposition sur le Matrimoine du 5e que vous pouvez toujours découvrir dans le quartier. Cette femme, c’est Marion de Pierrevive, aussi appelée « la dame du Perron ».

Marion de Pierrevive est née ici-même à la fin du 15e siècle, fille d’un négociant du Piémont installé à Lyon en 1470. Durant les années 1520 et 1530, elle reçoit des savants et esprits éclairés à ses domiciles, qui deviennent des centres de la vie humaniste de Lyon. Elle accueille notamment Étienne Dolet, Papire Masson, et Maurice Scève. Elle rejoint Catherine de Médicis à la cour du roi, où elle a à sa charge la gestion de ses biens ainsi que le suivi de la construction du palais des Tuileries.

Je vais aussi évoquer un homme, et pas uniquement pas souci de parité. Un homme qui a fait le Gadagne que nous connaissons.

Je pense bien sûr à Edouard Herriot, qui se tenait ici il y a tout juste un siècle, le 2 juillet 1921 pour inaugurer les trois premières salles du musée d’histoire de Lyon. Je souhaite saluer sa mémoire car il a porté haut une « politique culturelle » ambitieuse pour Lyon, avant même que ce terme soit forgé.

Edouard Herriot était à la pointe du mouvement de l’éducation populaire, de l’émancipation par la culture. Je me permets de le citer : « Tout l’effort des sociétés modernes, libérées peu à peu des vieilles erreurs et des vielles routines n’aura, en définitive, abouti qu’à restaurer dans sa dignité ancienne cette éternelle trinité du beau, du bien, du vrai. »

Edouard Herriot avait la volonté de faire de ce musée un site où serait narré le « récit de la ville ». Un récit accessible, inclusif, qui s’intéresse autant aux grands événements qu’au quotidien, qu’à l’histoire sociale des Lyonnaises et Lyonnais. Je crois que l’objectif est parfaitement atteint, grâce à vous, grâce aux dizaines d’agents des musées, grâce aux conservateurs, d’Eugène Vial en 1921 à Xavier de la Selle ici présent.

Gadagne a 100 ans, mais l’aventure ne s’arrête pas à un si bel âge.

La très belle exposition sur nos fleuves témoigne de cette histoire toujours vivace. Après un siècle à fouiller les terres de Fourvière, Saint-Just ou encore la Croix-Rousse, nous cessons progressivement de tourner le dos à nos deux fleuves. Lyon a réinvesti les berges du Rhône, et la Saône viendra.

Notre ville est plus que jamais un carrefour, entre ici et ailleurs, entre hier et demain. Quelle meilleure incarnation que Gadagne pour réaffirmer nos valeurs humanistes.

Merci à toutes et tous, et très bon anniversaire aux musées Gadagne !

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